dimanche 6 novembre 2016

Paris – Moscou : reflets d’une fixation




 

Pour le site Global Brief (Toronto)


La Russie, et principalement son leader actuel Vladimir poutine, sont au centre du débat public depuis plusieurs années. La résurgence des ambitions extérieures russes, les guerres poutiniennes en Tchétchénie, Géorgie, Ukraine, Syrie, ont remis Moscou au centre d’un jeu politique international brutal que l’on crut un temps voué à un face à face américano-chinois. En France particulièrement, la question de la relation à entretenir avec l’immense Russie, divise les politiques, les universitaires, les observateurs en général. Il y a là une toile de fond particulièrement française, qui a fait l’objet de plusieurs analyses récentes, mais qui en réalité renvoie à des dilemmes partagés par l'Europe toute entière.
La question russe n’a jamais été simple dans l’hexagone, qui possède plusieurs spécificités à cet égard : l’image d’une cour impériale de Russie que l’on percevait particulièrement cultivée parce que francophone ; un passé d’alliances, d’engouements et de déceptions (comme les fameux « emprunts russes » qui ont suscité la ferveur de la France avant d’être répudiés par la Russie bolchevique en 1918 ; le point commun d’une histoire marquée à jamais par la Révolution (celles de 1789 et de 1917) ; un christianisme orthodoxe souvent loué des milieux français conservateurs ; un scepticisme français à l’égard du monde anglo-saxon et des Etats-Unis, qui a souvent abouti à ménager Moscou comme contrepoids à un monde unipolaire (pour la gauche dure), ou par refus d’une stricte bipolarité (pour les gaullistes) ; un parti communiste français très puissant de la Libération (de par son rôle dans la Résistance) jusqu’aux années 1980 (jusqu’à plus de 25% des votes aux élections d’après-guerre), relayé par un syndicat non moins puissant (la CGT), et des intellectuels longtemps aveuglés par le stalinisme ; sans oublier le goût français pour l’Etat central fort, et les « grands pays » de « grande culture » (la Serbie, la Syrie, respectivement en comparaison de la Bosnie ou du Liban, ont parfois bénéficié de la même indulgence)

Plusieurs ouvrages récents, de journalistes (Nicolas Hénin, La France Russe), ou d’universitaires (Cécile Vaissié, Les réseaux du Kremlin en France ; Olivier Schmitt, Pourquoi Poutine est notre allié ?) ont entrepris de disséquer – et en l’occurrence de rejeter – les raisons de cette influence russe dans le pays. Qu’en ressort-il ? 

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