mardi 31 janvier 2017

Le président américain peut-il être l’ennemi ?



Article paru dans The Conversation FR


Il est encore trop tôt pour savoir ce que sera la politique étrangère de la prochaine administration Trump. Trop tôt, également, pour juger de sa capacité à réagir avec compétence à une crise internationale majeure. Il est, en revanche, possible d’estimer que les bases d’une tension durable avec nombre de partenaires sont d’ores et déjà jetées.
Plusieurs facteurs hypothèquent désormais les relations de plusieurs capitales avec Washington : les provocations de Donald Trump sur plusieurs dossiers avant même son entrée en fonction, son incapacité à contrôler et à professionnaliser sa communication, le climat d’instabilité qu’il semble prompt à encourager, là où les relations internationales ont besoin d’apaisement.
Au final, le nouveau président pourrait prolonger, en l’aggravant, la perte de confiance déjà amorcée sous Barack Obama (mais pour des raisons opposées, puisqu’il s’agissait des hésitations du président sortant) entre les États-Unis et plusieurs de leurs alliés majeurs, avec en supplément une forte impopularité personnelle. Il importera, dans cette période difficile, de maintenir un contact étroit avec l’autre Amérique, responsable et compétente.

Des provocations aux effets durables

Les propos sur la construction d’un mur à la frontière mexicaine, sur les « violeurs » mexicains ou sur l’interdiction d’entrée des musulmans aux États-Unis, les jugements à l’emporte-pièce sur ses homologues ou collègues internationaux ont aliéné pour longtemps les opinions publiques des pays ou régions concernés, quand bien même leurs gouvernements respectifs s’efforceraient de garder leur calme. Ainsi, récemment, sur l’« erreur grave » d’Angela Merkel, dans son entretien avec Michael Gove et Kai Diekmann, dans le Times et Bild.
On a parfois voulu croire à des dérapages calculés, susceptibles de provoquer un choc salutaire dans des dossiers bloqués : c’est sans doute d’une grande naïveté. La promesse du candidat Trump de déménager à Jérusalem l’ambassade américaine auprès de l’État hébreu, si elle était mise à exécution, provoquerait une déflagration importante, une perte de confiance profonde, et donc une déstabilisation internationale majeure. En aucun cas une nouvelle chance pour la paix.
La remise en cause maladroite de la politique d’une Chine unique, qui a déjà porté un coup inutile à la relation avec Pékin, et inquiété les autres pays asiatiques par les remous qu’elle pourrait générer, conduirait à une escalade dangereuse si elle était poursuivie. Autrement dit, avant même l’installation physique de Donald Trump à la Maison-Blanche, le mal est fait : des coups ont été portés à la sérénité de plusieurs relations bilatérales, qui seront longues à réparer.

Le risque de décrédibilisation


Lire la suite dans The Conversation FR 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire