quelques lectures pour les aoûtiens
L’année 2012 a été
riche en productions. L’été est là pour combler les retards de lecture.
Parmi les livraisons attendues,
quelques travaux historiques notoires. The Great Sea: A Human History of the
Mediterranean, de David Abulafia reprend largement les héritages multiples
de la Méditerranée, de ses entreprises, de ses traditions, de ses corruptions
aussi. Ashley Jackson livre une nouvelle biographie de Churchill, plutôt objective, qui cherche à retracer les épisodes
sous-estimés de sa carrière. Un travail bienvenu après deux références majeures
qui datent déjà de 2001, celles de Roy Jenkins et de Geoffrey Best. Après l’Empire
de Jeremy Paxman (sur l’Empire britannique et son impact politique durable) et The End de Ian Kershaw (la fin du IIIe
Reich), c’est au tour d’un autre grand historien, Antony Beevor, de revenir sur
scène avec The Second World War, tentative de synthèse géante, parfois
rapide sur certains épisodes dans sa volonté de proposer une interprétation d’ensemble.
Et en français, l’Histoire de Gaza, de Jean-Pierre Filiu, vient nous rappeler à
quel point cette « deuxième Palestine » vient démontrer les limites
de la stratégie israélienne.
La science politique et
la stratégie ne sont pas en reste non plus, avec quelques auteurs de référence.
Après le Strategic Vision: America
and the Crisis of Global Power,
de Zbigniew Brzezinski, The Rise of China vs. the Logic of
Strategy, d’Edward Luttwak, se soucie davantage d’une implosion
chinoise que de sa suprématie annoncée. Et les amoureux de la librairie
londonienne Foyles trouveront comme toujours, à l’étage et autour de la
collection Osprey, quelques nouveautés de qualité, à l’image du Modern
Military Strategy: An Introduction de Elinor C. Sloan, du Modern
Warfare, Intelligence and Deterrence: The Technologies That Are Transforming
Them proposé par l’équipe de The
Economist, ou du cynique Useful Enemies: When Waging Wars Is More
Important Than Winning Them, par David Keen. En français, moins militaire
et plus diplomatique, Les Ambassadeurs, de Marie-Christine
Kessler, dressent enfin une sociologie politique complète de la profession.
Nous y reviendrons certainement à la rentrée.
Il n’est pas interdit
de se détendre avec quelques romans d’espionnage. Là encore, les usual suspects sont au rendez-vous. Alex Berenson avec The Sahdow Patrol, David Baldacci avec the
Innocent, plus exotique, Mark Henshaw avec Red Cell sur le bras de fer sino-taïwanais, toujours la Chine,
nouvelle ligne de mire du genre, avec le American
Spy de Olen Steinhauer, et enfin un héros féminin avec la Catherine Ling de
Iris Johansen (What doesn’t kill you).
Et bien évidemment l’inénarrable Gérard de Villiers, avec le double numéro de SAS
(n°193-194) : sur Le chemin de
Damas, une tentative américaine pour sauver le régime alaouite sans Bachar,
et des règlements de compte internes au sommet du pouvoir syrien, qui pour un
peu nous feraient relire l’attentat du 18 juillet avec un autre œil.
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