samedi 16 juillet 2011

L'enjeu stratégique allemand vu de France

L'Allemagne comme enjeu stratégique - Vue de la France
(Publié dans la Lettre de l'IRSEM)

Comme bien d’autres armées, comme bien d’autres politiques de défense, l’Allemagne connaît aujourd’hui une série de réformes marquées à la fois par la nécessité de s’adapter à un contexte stratégique en évolution profonde, et par une contrainte budgétaire forte. Les réponses apportées par l’Allemagne à ces impératifs de mouvement sont naturellement cruciales pour la France, et il était important, à plusieurs titres, d’y consacrer un dossier.

En premier lieu, l’Allemagne est comme on le sait le partenaire privilégié de la France depuis la réconciliation de l’après-guerre, et plus encore dans le cadre de l’aventure européenne (au bon sens du terme).
Cette perception est-elle partagée outre-Rhin ? La France est-elle toujours vue comme une relation spéciale, comme l’autre pièce maîtresse de ce « moteur » franco-allemand pour l’Europe, ou simplement comme un partenaire parmi d’autres ?

Un certain nombre de débats récents ont laissé planer le sentiment que les visions stratégiques respectives des deux pays s’étaient éloignées. Le souhait allemand d’une Europe dénucléarisée, exprimé en compagnie de pays neutres à la veille du somme de l’OTAN à Lisbonne (en novembre 2010), le refus par Berlin de voter la résolution 1973 sur la Libye (en mars 2011), les postures allemandes sur le nucléaire civil et sur quelques autres dossiers encore, ont nourri quelques spéculations, fondées ou pas, sur l’avenir incertain de ce duo à la nature pourtant unique.
Unique, car rien ne peut se faire en Europe sans ou contre l’un ou l’autre. Unique également car le modèle de réconciliation politique fourni par les deux voisins au sortir de la Seconde Guerre mondiale demeure exemplaire, et résonne toujours comme un espoir à méditer dans bien des processus post-conflictuels en cours, même si les paramètres qui avaient à l’époque présidé à ce rapprochement ne se retrouveront plus sous toutes les latitudes…

Sans même la regarder systématiquement, comme on le fait souvent depuis Paris, sous la seule lumière du couple franco-allemand, l’Allemagne est un pays qui compte. Elle est l’une des grandes puissances économiques du système international, l’une des voix politiques fondées sur une diplomatie compétente, un allié important vu des Etats-Unis, et une puissance culturelle dans toute une partie de l’Europe. La question de l’avenir de son outil militaire, du rôle que l’on souhaite lui voir jouer, de sa contribution à un système d’alliance qui a bien besoin de cet élément important, est donc fondamentale.
Pour la France, pour l’UE, pour l’OTAN, pour les Nations Unies, la vision allemande et sa volonté de s’impliquer – ou pas – dans les affaires du monde, ne peut laisser indifférent.

Entre des réalités concrètes qui montrent l’importance de ce partenaire, et des fantasmes multiples qui en brouillent l’analyse (du Sonderweg au « retour de Bismark » en passant par le syndrome de la « finlandisation » - ou de la neutralisation), il faut aujourd’hui investir sur la compréhension, sur l’analyse, sur la connaissance de l’Allemagne comme acteur stratégique incontournable.
Frédéric Charillon

lundi 11 juillet 2011

Lectures : Badie, Desportes, Kissinger, Nye


Les livres du mois










- B. Badie, La diplomatie de connivence. Les dérives oligarchiques du système international, La Découverte, Paris, 2011.

- V. Desportes, Le piège américain. Pourquoi les Etats-Unis peuvent perdre les guerres d’aujourd’hui, Economica, Paris, 2011.

- H. Kissinger, On China, Pinguin Press, New York, 2011

- J.S. Nye Jr, The Future of power, Public Affairs, New York, 2011


Publié dans La Lettre de l'IRSEM


Période faste pour la littérature stratégique que ce printemps–été 2011, puisque quatre auteurs importants (deux américains et deux français) nous livrent leurs nouvelles réflexions sur la configuration du système international et la capacité des puissances à y faire face. Un grand diplomate initialement universitaire, deux universitaires connaisseurs de la chose diplomatique et militaire, un militaire devenu Docteur : comment pouvait-on, pour cette rubrique estivale, n’en choisir qu’un seul ?..

Outre-Atlantique, c’est d’abord Henry Kissinger qui consacre un volume important à la Chine, essai à la fois historique et géopolitique, dans lequel il voit poindre (sans la juger inévitable), une possible concurrence avec les Etats-Unis, tout comme jadis la montée en puissance de l’Allemagne a posé problème à l’Empire britannique. Présentée dans son caractère immuable, façonnée par une culture stratégique qui s’assimile autant au jeu go (wei qi) que celle de l’Occident s’assimile au jeu d’échec, l’action extérieure chinoise débouche pour l’Amérique sur une interdépendance croissante, mais pas sur une confiance mutuelle. Fidèle à son credo réaliste, celui qui fut acteur de premier plan du dialogue sino-américain sous la présidence Nixon dépeint un jeu international qui reste entre les mains des Etats et de leurs principaux décideurs. Racontant l’Histoire, en particulier celle qu’il a contribué à faire lui-même, Henry Kissinger préfère, toujours et encore, les continuités aux ruptures. Plus que comme un système communiste, la Chine apparaît bien ici comme l’éternel empire du milieu, pétri de ses âges d’or comme de ses blessures passées. Sans toujours expliquer comment éviter cet affrontement qui menace, ni comment aborder les évolutions d’une Chine certes millénaire mais aux mutations nombreuses, l’ancien Secrétaire d'Etat américain nous offre ici néanmoins une nouvelle leçon d’Histoire et de politique.

Joseph Nye, autre grande figure du débat stratégique et universitaire américain, va bien au-delà de la seule Chine (à laquelle il consacre toutefois de nombreuses pages), pour aborder les différentes formes de puissance et leur utilisation possible par les Etats. puissance militaire, économique, soft power, diffusion de la cyberpower, transition de puissance, sont disséquées tour à tour pour déboucher sur l’analyse du smart power, clef, selon l’auteur, des rapports de force à venir. Les complexités de la puissance, vue sous ses différentes faces (de la plus brutale à la plus subtile), sont questionnées à la lumière d’autres sous-questions, comme celle d’un éventuel déclin américain, de la concurrence européenne, de l’émergence de nouveaux acteurs du Sud. On note d’ailleurs que la France est très présente dans cet ouvrage, à travers des anecdotes mais aussi des hommages. C’est naturellement dans son dernier chapitre sur le smart power que Joseph Nye se fait le plus novateur. La puissance ne saurait procéder aujourd’hui que de combinaisons. Combinaisons entre différents types de pratiques d’abord, pour s’adapter aux différents terrains de l’action internationale. Entre différents types d’acteurs ensuite, dont la coopération est inévitable. Cinq questions commandent aujourd’hui la réflexion sur la puissance : Quels sont les résultats souhaités in fine ? Quelles sont les ressources disponibles pour atteindre ces résultats, et en fonction de quels contextes ? Quelles sont les attentes ou les positions des acteurs ciblés par l’influence que l’on souhaite exercer ? Quel type, quelle forme de puissance est-elle le plus susceptible de connaître la réussite ? Quelle est enfin la probabilité de cette réussite ? C’est en répondant à ces questions qu’un Etat peut mettre en œuvre une « grande stratégie », c'est-à-dire une approche permettant de fournir ou de protéger la sécurité, la prospérité et l’identité (p.212). Si beaucoup des éléments présentés ici sont déjà connus des lectures ou des étudiants de Joseph Nye, sa modélisation, qui intègre désormais un développement fondamental sur la « puissance intelligente », offre des grilles de lecture incontournables, et une critique bienvenue du concept de puissance.

En France cette fois, le général Vincent Desportes s’interroge, comme Kissinger ou Nye, mais plus explicitement qu’eux, sur l’avenir de la puissance américaine. Tout comme Kissinger voit la Chine à partir de sa culture stratégique illustrée, entre autres, par Sun Tzu, Vincent desportes voit les Etats-Unis sous l’angle de leurs valeurs, de leur exceptionnalisme, et d’une culture militaire inspirée par Clausewitz et Jomini. Il s’interroge alors : l’ADN stratégique américain, caractérisé par la quête de la victoire rapide et brutale, à l’issue d’une guerre totale, fondée sur la technologie, le nombre, et l’adhésion de l’opinion dans un esprit missionnaire, est-il adapté aux conflits d’aujourd’hui ? N’y a-t-il pas, pour la grande Amérique, un danger de voir ses logiciels de combat enlisés dans les subtilités de ces brouillards de guerre où la sociologie du terrain importe peut-être davantage que l’avantage matériel ? Si la guerre totale, mondiale, en 1918 ou en 1945, pouvait être gagnée, si les opérations comme celle de Grenade étaient faciles, pourquoi l'Irak ou l’Afghanistan (et en réalité, un peu avant, la Somalie) ont-ils démontré les limites de cette puissance pourtant phénoménale ? Le « piège » américain n’apparaît pas toujours aussi fatal que ne l’indiquerait le titre pessimiste de l’ouvrage. Et l’on pourra trouver la critique de la technologie un peu dure. ce volume n’en constitue pas moins une contribution importante à la sociologie historique de la puissance américaine, une étude de sa culture stratégique, qui manquait cruellement en France.

Bertrand Badie, qui nous avait offert, entre bien d’autres travaux de premier ordre, une analyse de « l’impuissance de la puissance » (2004), s’attache quant à lui à deux chantiers centraux des relations internationales : la nature du système international post-bipolaire, et le fonctionnement des combinaisons multilatérales à la carte (comme le G8, le G20 ou l’IBAS). Lui aussi critique le concept de puissance, qui ne suffit pas à faire polarité. Lui aussi convoque l’Histoire et ses répétitions, pour aboutir à la conclusion d’un monde apolaire, marqué par une « diplomatie de club » fondée sur la connivence des dominants traditionnels, qui nuit à une gouvernance efficace puisqu’elle souhaite exclure les grands émergents pourtant incontournables. Cette diplomatie de club reste héritée, selon l’auteur, des Concerts issus du XIXe siècle. Bertrand Badie voit quatre principales caractéristiques aux systèmes internationaux : leur degré d’inclusion, leur niveau de délibération, les liens et les alliances qui s’y constituent pour en dessiner les clivages, enfin le type de puissance et de domination qui s’y exerce. Et dans tous les cas de figure, le système actuel comporte des lacunes graves, qui mènent à l’exclusion, donc à la frustration, donc à la conflictualité potentielle. Si l’avertissement peut paraître sombre, il est bien souvent convaincant. On pourra discuter longtemps sur le concept d’apolarité (absence de polarité, donc), proposé ici pour caractériser les relations internationales actuelles : on le suit indéniablement s’il s’agit de prendre acte du décès d’un système à la polarité totale, comme du temps de la guerre froide. En revanche, peut-être y a-t-il des polarités limitées, à l’échelle régionale par exemple, comme semble le montrer la restructuration du rapport de force asiatique autour de la rivalité sino-américaine. Mais la démonstration est magistrale à plus d’un titre. En premier lieu, les leçons du passé n’ont pas été tirées correctement : on ne construit pas un système international stable en excluant les puissances gênantes, mais au contraire en les intégrant. La SDN l’avait rappelé : se réfugier dans un club de nations paisibles ne fait pas disparaître les forces déviantes. Ensuite, les préceptes des grands sociologues comme Max Weber ou Emile Durkheim doivent désormais être appliqués à la société mondiale : le défaut d’intégration provoque l’anomie, qui provoque la violence ou la sortie du politique. Prenons garde à ne pas fabriquer ou renforcer un « second monde », exclu des clubs privilégiés, et laissé à la dérive.

Quatre ouvrages clefs, qui ont le mérite de nous indiquer comment les grands auteurs stratégiques du moment situent les principaux dangers à venir. Ce danger est d’abord systémique pour Henry Kissinger, intellectuel pour Joseph Nye, culturel pour Vincent Desportes, sociologique pour Bertrand Badie. Le Secrétaire d'Etat américain situe en effet la menace dans l’émergence d’un peer competitor chinois pour les Etats-Unis, à la culture plus éloignée que ne l’était la culture soviétique, qui était également celle du jour d’échec. Dans cette focalisation sur la Chine, c’est bien un nouvel affrontement bipolaire qui réapparaît au fil des plus de 600 pages de Kissinger, et avec lui le spectre d’un nouveau système international manichéen. Joseph Nye craint quant à lui autre chose : que face aux multiplications des acteurs et des défis, les grands Etats ne parviennent pas à faire un usage intelligent des différents outils de puissance à leur disposition. La puissance à l’ancienne, matérielle et cumulative, n’aboutira à rien : seule la conversion des capacités matérielles en résultats politiques souhaités compte. Hypothèse à méditer à la lumière de l'Irak, de l’Afghanistan, mais aussi du Liban (2006) ou d’ailleurs. Vincent Desportes n’est naturellement pas très loin de ce constat. Mais il l’applique plus spécifiquement au cas américain, pour montrer comment une culture stratégique peut devenir prisonnière de ses schémas, en dépit de sa puissance matérielle. C’est cet obstacle culturel qu’il faut franchir, c’est cette révolution des esprits qu’il faut opérer. Enfin Bertrand Badie, fidèle à ses hypothèses, voit l’instabilité qui vient dans les déséquilibres, les inégalités, les frustrations générées par les structures d’un système international devenu société à deux vitesses, avec ses risques évidents. Le grand écart avec un Henry Kissinger qui cherche des solutions dans les chancelleries et les situation rooms, est naturellement assumée : c’est auprès des « intrus » et non des diplomates, en conjurant l’impuissance plutôt qu’en croyant acheter la puissance, en ouvrant le jeu plutôt qu’en resserrant les connivences, que l’on évitera le pire. A sa manière, chacun de ces grands auteurs en appelle à l’Histoire pour expliquer le politique, met en garde contre le poids des permanences et des erreurs restées impunies, comme autant de facteurs de fragilité à l’aube de ce nouveau monde. Il y a toujours loin, on le sait, du savant au politique. Mais il faut entendre ces savants là.

Frédéric Charillon, directeur de l’IRSEM

samedi 9 juillet 2011

Lecture : Bernard ROUGIER



Bernard Rougier, L’Oumma en fragments. Contrôler le sunnisme au Liban, PUF, Paris, 2010


(Publié dans La Lettre de l'IRSEM)

Après son ouvrage Le Jihad au quotidien, unanimement salué en 2004 (et traduit aux presses universitaires de Harvard), puis d’autres travaux importants sur le salafisme, Bernard Rougier nous livre une étude minutieuse de l’engagement militant et combattant sunnite au nord Liban. En quoi ce livre - c’est toujours notre question dans cette tribune - participe-t-il des études stratégiques ?

En premier lieu par la véritable leçon méthodologique qu’il nous propose pour l’étude d’un terrain en guerre, ou qui se perçoit comme tel. On y retrouve en effet les trois ingrédients qui font désormais la « marque de fabrique » de l’auteur : 1- une enquête de terrain approfondie, d’autant plus difficile à réaliser qu’elle exige la maîtrise sur le long terme de la langue et des codes d’un milieu dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas facile à approcher. 2- Une mobilisation large mais pertinente des hypothèses et des outils théoriques des sciences sociales, avec leurs auteurs les plus classiques comme les plus récents, afin de donner un sens, une intelligibilité, aux constats opérés sur le terrain. 3- Surtout, les travaux de Bernard Rougier s’efforcent de relier le micro-social au macro-politique : l’enjeu des rapports sociaux entre les acteurs au sein d’un espace réduit reflète en réalité les rapports de force entre les grands acteurs de la région. Ce sont bien ici les stratégies iranienne, syrienne, saoudienne, palestinienne, israélienne ou bien d’autres encore, qui apparaissent au fil des éléments avancés, des éléments toujours de la plus haute importance, souvent inédits, parfois même sensibles.

Ensuite parce que le Nord Liban, nous dit l’auteur, présente un caractère stratégique : c’est là que se jouent, aux portes de la Syrie, les dynamiques régionales du contrôle de l’engagement politique et religieux. Là que s’affrontent différents parrains et bailleurs de fond de l’engagement radical, et que l’on retrouvera ailleurs en réseau, de l'Europe du Nord à l’Australie. Là que sunnites soutenus par l’Arabie Saoudite, mouvements chi’ites soutenus par Téhéran et Damas, se livrent une guerre sans concession.

Enfin parce que Bernard Rougier nous propose une grille de lecture nouvelle et opératoire d’un engagement militant qui dépend étroitement des caractéristiques spécifiques de son environnement. Trois figures, selon lui, prétendent incarner la communauté des croyants au Moyen-Orient : 1- le « résistant » (mouqâwim) qui se réclame d’un islam révolutionnaire contre l’influence occidentale, soutenu en cela par Téhéran, 2- le « combattant du jihad » (moujâhid), davantage inscrit dans un registre religieux que territorial, et relié aux réseaux terroristes transnationaux, 3- le simple « combattant » (mouqâtil), qui récuse l'élargissement de son combat aux dimensions précédemment citées, et lutte au nom d’une conception locale ou nationale de sa propre communauté. Les trois correspondent à des idéaux types, mobilisables par les entrepreneurs identitaires, combinables, avec passage possible de l’un à l’autre.

Une telle étude des « régimes d’engagement » (L. Thévenot, L’action au pluriel. sociologie des régimes d’engagement, 2006) appliquée aux différentes formes de mobilisations islamistes au Nord Liban, aux connexions entre groupes ainsi reconstituées, montre comment on « fabrique » des combattants, comment on les engage dans l’action et comment ils ont façonné la région, au fil de séquences successives : il y eut ainsi le « moment du réseau McDonald », du nom de ces auteurs d’attentats contre les fast food américains au Liban dans les années 2002-2003, le moment anti-syrien, lorsque les réseaux sunnites ont tenté de profiter de l’affaiblissement de Damas après la résolution 1559, et le « moment Fatah al-Islam », avec l’émergence de ce groupe fin 2006, et ses affrontements violents avec l’armée libanaise dans le camp de Nahr al-Bared. Chaque fois, il y eut réseau, transfert de combattants, guerre des discours, postures, positionnements. Chaque fois il y eut concurrence sans merci entre plusieurs logiques d'Etat, entre sunnites et chi’ites.

Une conclusion ? Parmi les nombreuses pistes proposées ici, reprenons celle que l’auteur lui-même résume à la fin de son ouvrage : « Le basculement dans le jihadisme terroriste a plus de chance de se produire dans un cadre politique régional répressif à l’intérieur duquel de jeunes individus, trop pauvres pour émigrer, politisés dès leur adolescence par la découverte en images d’une oumma en proie à des agressions multiformes, exploitent les opportunités de leur environnement transnational pour structurer les communautés militante dans l’espace local ». Et de rappeler la leçon de John Dewey (Logique. La théorie de l’enquête, 1938) : un organisme ne vit pas dans un environnement, il vit par le moyen d’un environnement. Bernard Rougier conclut donc à l’intérêt vital qu’il y a pour l'Europe à faire exister un espace arabe culturellement et politiquement pluraliste en Méditerranée, et à passer outre le double refus israélien à l’égard de la Palestine, et iranien à l’égard d’Israël.