samedi 30 mars 2013

Quelques ouvrages



Lire la suite dans la Lettre de l'IRSEM

Olivier KEMPF, géopolitique de la France. Entre déclin et renaissance, Technip, Paris, 2012
Dans un exercice auquel il fallait penser, Olivier KEMPF nous offre un tableau des forces et faiblesses de cette France actuelle pour laquelle il ne dissimule pas son attachement. De fort belle facture avec des cartes en annexes, ce travail passe en revue l’espace, l'Etat (qui fait l’objet d’un chapitre particulièrement intéressant), les structures, les relations extérieures et la défense. Avec le style qu’on lui connaît, l’auteur pose de nombreuses questions : est-il si simple d’être français ? Quel rapport entre l'Europe et la paix ? Quelle ambition extérieure possible ? La synthèse est dense, la vocation pédagogique est évidente, et l’exercice plutôt original, entre histoire, géographie et science politique. (FCh)

Roland DUMAS, Bertrand BADIE, Gaïdz MINASSIAN,  La diplomatie sur le vif, Presses de Sciences Po, Paris, 2013
Le diplomate (qui aime la réflexion), l’universitaire (qui aime comprendre les acteurs) et le journaliste (qui aime le recul de la pensée) : tels sont les ingrédients de ce dialogue à trois qui retrace le processus décisionnel français des années Mitterrand, lorsque Roland Dumas était aux affaires. Au fil d’entretiens réalisés entre novembre 2010 et février 2011, l’ancien ministre des Affaires Etrangères revient sur la fin de la guerre froide et sur sa signification, sur l’adaptation de l’OTAN, les complexités de la construction européenne, le volcan proche-oriental, le « monde à part » iranien, l’énigmatique Extrême-Orient, l'Afrique en quête de structures, pour conclure que « refuser le mépris est la clef des relations internationales ». Le diplomate témoigne, plaide et révèle, aiguillonné par les hypothèses – parfois les contre-propositions – de l’universitaire et par les relances – parfois les protestations – du journaliste. Sur la fin du communisme, sur l'Allemagne, sur l’Iran entre autres, on apprend, on réagit. L’exercice est à rééditer. (FCh)

Marie-françoise DURAND, Patrice MITRANO et al., Atlas de la mondialisation, Presses de Sciences Po, Paris, 2012
Pour sa sixième édition, l’Atlas de l’équipe des relations internationales et de l’atelier de cartographie de Sciences Po fait une nouvelle fois œuvre de pédagogie et nous offrant une analyse d’abord visuelle, mais également accompagnée de commentaires, d’une société mondiale en mutation. Les espaces (contrastés), les acteurs (transnationaux), les processus à l’œuvre (quêtes d’allégeances, paix et guerre, régulations durables), sont mis en carte et en schéma, dans un souci de démonstration et de mise à jour. Surtout cette nouvelle édition est augmentée d’un dossier sur les Etats-Unis dans la mondialisation, qui du XIXe au soft power revient aussi bien sur les « tentations impériales » que sur un « multilatéralisme asservi ». Le lexique final, et la bibliographie, ne sont pas non plus les moindres qualités de cet ensemble complet. (FCh)

Samuel SOLVIT, Dimensions of War. understanding War as a Complex Adaptative System, L’Harmattan, Paris, 2012
Cet essai revient sur les approches multiples de la guerre, prise ici comme un système  en adaptation permanente, dans une réflexion issue de plusieurs missions de terrain, notamment en Afghanistan et en RDC. Repartant des classiques (de Hobbes à Clausewitz) pour poursuivre avec les penseurs internationalistes contemporains (comme Waltz), l’ouvrage retient d’abord la perspective du fait, processus et phénomène social, pour aborder la notion de complexité, et au final revenir à l’empirique par le biais de deux études de cas (Congo 1998-2003, et Vietnam 1954-73). (FCh)

Cynthia SALLOUM, Benjamin BRICE, Penser la violence collective, Nuvis, Paris, 2012
Publié avec le soutien de l’IRSEM, cet ouvrage collectif animé par des jeunes chercheurs rattachés à l’IRSEM passe délibérément du concept de guerre – atténué dans le débat public par les notions d’ « intervention », d’ « opération », de « maintien de la paix »… - à celui de violence, pour redécouvrir sur cette notion dans sa pratique politique et collective. Théorique et conceptuel, ce travail constitue néanmoins un guide pour la réflexion opérationnelle. Apprivoisée, politique plutôt que criminelle, cruelle ou stratégique, la violence tente aujourd’hui de se justifier, par l’identité, l’élitisme, le discours ou par une légitimité issue de ses tentatives de canalisation. L’IRSEM salue aussi bien l’initiative elle-même que son contenu final, particulièrement réussi. (FCh)