Publié dans IFRI, Politique étrangère, vol. 84, n° 4, hiver 2019-20
La collection des Dictionnaires
amoureux est connue, et l’exercice consistant à en présenter un volume
consacré à la diplomatie était une gageure. C’est à cette tâche difficile que
s’est attelé Daniel Jouanneau, diplomate chevronné : entre autres
fonctions, il fut ambassadeur au Mozambique (1990-1993), au Liban (1997-2000),
au Canada (2004-2008) et au Pakistan (2008-2011). L’ouvrage, imposant comme le
veut le genre (plus de 900 pages), est un hommage appuyé au métier de
diplomate, à la carrière de ceux qui ont fait les grandes heures de la
diplomatie. Il fait office de livre d’histoire, en nous rappelant ce que fut
l’action extérieure des plus grands (Richelieu, Mazarin, Disraeli, Guizot,
Bismark, Metternich…). Il nous rappelle les morceaux d’anthologie et le
parcours professionnel des diplomates écrivains (Saint-John Perse, Jean
Giraudoux ou Paul Morand, mais aussi Beaumarchais ou Chateaubriand). Il nous
fait redécouvrir des personnages moins étudiés (Gromyko, Pechkoff…).
Il fait également – partiellement au moins – office de
mémoires pour l’auteur, qui s’y exprime à la première personne et nous livre
ses impressions, ses anecdotes, avec des développements appréciables sur les
pays qu’il a connus : ainsi une surprenante entrée « Lesotho »
s’immisce-t-elle entre Alexis Léger (Saint-John Perse) et Ferdinand de Lesseps.
Des portraits issus de souvenirs personnels parsèment les lignes de ce Dictionnaire, contribuant, avec le
reste, à redire que la diplomatie est une affaire d’êtres humains,
d’interactions entre des caractères.
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