samedi 14 janvier 2012

Les bouleversements arabes : leçons, espoirs et interrogations


Les bouleversements arabes : leçons, espoirs et interrogations

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Au début de l’année 2011, respectivement les 14 janvier et 11 février, deux des plus anciens chefs d’Etat arabes furent contraints de quitter le pouvoir à quelques jours d’intervalle : les présidents tunisien Zine el-Abidine Ben Ali (au pouvoir depuis 1987), puis le président égyptien Hosni Moubarak (au pouvoir depuis 1981). Les scènes observées dans ces deux pays allaient, sur des toiles de fond pourtant extrêmement variées, se reproduire dans d’autres Etats arabes. Dès le mois de janvier, on note des émeutes en Algérie, des manifestations en Mauritanie, en Jordanie puis au Yémen, tandis que des personnes s’immolent par le feu au Maroc. Bahreïn et la Libye connaissent des « journées de la colère » en février, et Oman est gagné par la contestation le même mois. En mars, la Syrie bascule à son tour dans l’affrontement et la répression.
Révolutions ? Révoltes ? Soulèvements ? Les mots importent, et ils ne font pas l’unanimité.[1] Tout changement politique n’est pas Révolution, et l’on ne sait pas encore si les processus en cours amèneront, comme ce fut par exemple le cas de la Révolution iranienne de 1979, une véritable alternance des dirigeants, du type de régime en place, des élites au pouvoir. Les simples termes de « révolte » ou de « soulèvement » paraissent à l’inverse un peu faibles au regard des phénomènes en cours : la disparition de décideurs qui paraissaient inamovibles, dans des pays dont la vie politique semblait sclérosée ; le réveil déterminé d’une société civile que l’on croyait introuvable ; des équilibres politiques régionaux profondément transformés, dont les puissances extérieures (américaine et européenne en tête) devront tenir compte.
Des premières leçons peuvent être tirées de ces événements, toujours en cours pour certains.  Et si l’espoir est permis de voir des jours meilleurs pour la Méditerranée et le Moyen-Orient, de nombreuses interrogations demeurent sur la nature des événements, et sur les trajectoires que ceux-ci pourront prendre désormais.

Lire la suite dans le dernier numéro de Questions Internationales, janvier 2012



[1] Voir F. Charillon, A. Dieckhoff (dirs.), Afrique du Nord Moyen-Orient 2012, Révolutions civiques, bouleversements politiques, ruptures stratégiques, La Documentation française, Paris, 2011.

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