Qui anime le débat sur les relations internationales (RI) en
France depuis vingt-cinq ans ? Répondre à cette question tient de la gageure,
dans la mesure où ni la définition desdites RI, ni le type de sources
considérées comme légitimes, ni les attentes qui y sont adressées, ne sont
consensuelles. Il y a, par ailleurs, des sous-questions dans la question. Se
dégage-t-il un discours français spécifique en matière de RI ? Si oui, celui-ci
prend-il les contours d’une pensée unique ou d’une idéologie dominante – et
laquelle ? –, ou plutôt ceux d’une « French touch » qui, sans être
monolithique, permettrait de tracer les contours d’une sensibilité
particulière, ou bien encore d’une mosaïque qui, faute de cohérence, devient
illisible depuis l’extérieur ? Le paysage est-il figé sur cette période, ou
a-t-il évolué au cours de ces vingt-cinq dernières années ? Enfin, l’analyse
des RI en France est-elle propice à l’initiative privée ou, au contraire, au
contrôle étatique ?
Ces enjeux ne sont pas neutres pour un pays dont la
politique étrangère reste l’une des plus actives de la planète – qu’autant
qu’elle sert un membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies – et
dont l’outil militaire est mis régulièrement à contribution. Ces politiques
publiques ainsi mises en œuvre, sont-elles guidées par la seule analyse interne
à la machine étatique ? Sont-elles correctement nourries ou assistées par les
enseignements d’une réflexion extérieure, libre, indépendante et de qualité ?
Et si oui, cette dernière est-elle pluraliste, ou bien y décèle-t-on des biais
politiques, des routines, des tabous ?
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le n°99-Sept.2015 de la Revue Internationale et Stratégique, "Regards critiques sur vingt-cinq ans de relations internationales" - Sous la direction de Samuel Carcanague, Pim Verschuuren
Sommaire
Dire les relations
internationales en France : acteurs et dynamiques
Bref état des lieux
La « non discipline » RI
Les voix(es ?) non académiques
Quelles attentes ?
Variables et paramètres
de l’analyse
Du gaullo-mitterrandisme
au néo-conservatisme ?
Un paysage figé ?
Un débat sous tutelle
étatique ?
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