Les gains territoriaux rapides de Daech au Proche-Orient s’imposeront
sans peine (avec la crise ukrainienne et celle de Gaza notamment), parmi les événements
internationaux marquants de l’année 2014. A ce stade, plusieurs réflexions, sans
doute provisoires, méritent d’être menées.
En premier lieu, la relativisation stratégique du Proche-Orient,
souvent annoncée en 2013 au profit de l’Asie, n’est plus qu’un lointain
souvenir. La situation syrienne, celle de l'Irak, l’incertitude égyptienne, mais
aussi la nouvelle crise de Gaza dans l’été, ont témoigné une nouvelle fois et
de façon dramatique, de la centralité persistante
de cette zone aux déséquilibres tenaces, aux conflits non réglés.
Ensuite, l’irruption de Daech dans le paysage démontre à
la fois les impasses de l’Etat failli ou
effondré, laissant un vide vite rempli par des entrepreneurs identitaires (en
l’occurrence sunnites) dont la violence extrême s’affiche comme substitut voire
comme remède aux systèmes claniques précédents (en l’occurrence chi’ites). N’en
tirons pas, naturellement, la conclusion qu’il aurait fallu préserver les deux
systèmes baasistes dans ce qu’ils avaient eux-mêmes d’extrême. Mais admettons
que rien de viable n’a encore été construit sur les ruines du premier (en Irak),
ni pour répondre à la fuite en avant du second (en Syrie).
Par ailleurs, l’affaire Daech a mis en lumière l’ambiguïté comme mode opératoire essentiel de la plupart des systèmes
diplomatiques moyen-orientaux. Lire la suite sur Global Brief (Toronto)
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